Ronflements sonores, réveils en sursaut, fatigue qui colle à la peau. Derrière ces signes se cache parfois l’apnée du sommeil, un trouble courant qui ne perturbe pas seulement les nuits. Non traitée, elle augmente les risques cardiovasculaires et peut réduire l’espérance de vie de plusieurs années. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions éprouvées, validées par les spécialistes du sommeil, pour retrouver des nuits réparatrices et protéger sa santé.
💡 À retenir
- Selon des études, l’apnée du sommeil non traitée peut réduire l’espérance de vie de plusieurs années.
- Les patients utilisant un appareil CPAP ont constaté une amélioration de leur qualité de vie.
- Environ 80% des cas d’apnée du sommeil restent non diagnostiqués.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil correspond à des pauses respiratoires répétées pendant la nuit, liées soit à un blocage des voies aériennes supérieures, soit à un signal cérébral insuffisant pour respirer. Ces interruptions entraînent des micro-réveils, des chutes d’oxygène et une dette de sommeil chronique. Le diagnostic repose sur l’index d’apnées-hypopnées (AHI), mesuré lors d’un enregistrement du sommeil. On parle de forme légère au-dessus de 5 événements par heure, modérée entre 15 et 29, et sévère à ≥ 30/h.
Il existe plusieurs types. L’apnée obstructive du sommeil est la plus fréquente, due à l’affaissement des tissus de la gorge. L’apnée centrale, plus rare, correspond à une absence de commande respiratoire transitoire. Les facteurs de risque incluent le surpoids, une langue volumineuse, une mâchoire inférieure reculée, un cou épais, mais aussi l’âge, la ménopause, l’alcool le soir et certains sédatifs. Des personnes minces peuvent aussi être concernées, notamment en cas d’anatomie défavorable.
Définition et symptômes
Le tableau clinique peut être bruyant la nuit, mais discret le jour, d’où un sous-diagnostic massif. Les signaux d’alerte les plus courants :
- Ronflements forts et irréguliers avec pauses respiratoires observées par l’entourage
- Réveils avec sensation d’étouffement, bouche sèche, maux de tête matinaux
- Somnolence diurne, coups de barre, baisse de concentration et irritabilité
- Besoin d’uriner la nuit, libido en berne, troubles de l’humeur
- Diminution des performances au volant avec risque d’accident
De nombreux pneumologues rapportent des patients qui ne se pensent pas somnolents, mais s’endorment au cinéma ou devant la télévision. Si vous vous reconnaissez, un bilan par polysomnographie ou polygraphie ventilatoire à domicile peut apporter des réponses. Rappel utile, une large proportion de cas passe sous les radars, ce qui retarde la prise en charge.
Impact sur l’espérance de vie
Les études montrent un lien clair entre apnée du sommeil non traitée et surmortalité. Les baisses d’oxygène nocturnes favorisent l’inflammation, l’hypertension et l’athérosclérose, ce qui augmente les risques d’infarctus et d’AVC. Sur la durée, cela peut réduire l’espérance de vie de plusieurs années, surtout en cas de forme sévère. Le risque d’événements cardiovasculaires majeurs peut être multiplié jusqu’à x2 lorsque le trouble est intense et négligé.
Au-delà du cœur et des vaisseaux, la somnolence diurne accroît le risque d’accident de la route ou du travail. La dette de sommeil favorise aussi la résistance à l’insuline, les troubles de l’humeur et certains problèmes cognitifs. À l’inverse, lorsque le diagnostic est posé et que le traitement est bien suivi, on observe une baisse notable des événements cardiovasculaires, une pression artérielle mieux contrôlée et une qualité de vie supérieure, avec davantage d’énergie et d’attention dans la journée.
Risques associés
- Hypertension artérielle et altération de la fonction cardiaque
- Infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral
- Troubles du rythme, insuffisance cardiaque
- Résistance à l’insuline, diabète de type 2, prise de poids
- Accidents liés à la somnolence et troubles cognitifs
Solutions et traitements

La bonne nouvelle, c’est que l’apnée du sommeil se traite. La référence reste la PPC/CPAP, un appareil qui envoie un flux d’air doux via un masque pour maintenir les voies aériennes ouvertes. Utilisée régulièrement, elle diminue les apnées, stabilise l’oxygénation et améliore la tension artérielle. Beaucoup de patients rapportent des nuits plus calmes et un réveil plus clair dès les premières semaines, avec un regain de vitalité mesurable dans la journée.
Il existe des alternatives lorsque la CPAP n’est pas tolérée ou en complément. Les orthèses d’avancée mandibulaire repositionnent la mâchoire vers l’avant pour dégager la gorge, surtout en cas d’apnées légères à modérées. La thérapie positionnelle limite le sommeil sur le dos si les apnées surviennent principalement dans cette position. La perte de poids, même modeste, allège la gravité du trouble. Certains cas relèvent d’une chirurgie ORL ou maxillo-faciale, et la stimulation du nerf hypoglosse peut être proposée à des profils très sélectionnés.
Traitements efficaces
- PPC/CPAP avec accompagnement à l’adaptation, choix du masque, humidificateur et suivi régulier
- Orthèse d’avancée mandibulaire sur mesure, contrôlée par un dentiste formé au sommeil
- Thérapie positionnelle si les apnées sont surtout dorsales
- Perte pondérale, activité physique et prise en charge nutritionnelle
- Options chirurgicales ciblées ou stimulation du nerf hypoglosse selon critères
Les somnologues visent une utilisation de la PPC d’au moins ≥ 4 h/nuit en routine, seuil associé à des bénéfices cliniques tangibles. Un exemple concret, un patient de 52 ans, somnolent au volant, a vu disparaître ses endormissements et normaliser sa tension après quelques semaines de PPC bien ajustée. Les ajustements fins font souvent la différence, d’où l’intérêt des essais de masques, des réglages progressifs et d’un coaching de l’adhésion.
Prévention et conseils pratiques
Certains gestes réduisent le risque d’apnée du sommeil ou renforcent l’efficacité du traitement. Une hygiène de sommeil simple aide déjà beaucoup. Des repas légers le soir, des horaires réguliers et une chambre calme et tempérée favorisent une respiration stable et un sommeil plus profond. L’alcool, les somnifères et les relaxants musculaires détendent excessivement la gorge et sont à limiter, surtout avant le coucher.
Si une PPC est prescrite, un entretien régulier du matériel évite l’inconfort. Lavez le masque, changez les filtres selon les recommandations et utilisez l’humidification pour prévenir la sécheresse nasale. En cas de nez bouché, un spray salin ou la prise en charge d’une rhinite améliorent la tolérance. Au moindre doute sur la qualité du traitement ou la persistance de symptômes, un contrôle chez le prestataire ou le spécialiste permet d’optimiser les réglages.
Mode de vie et prévention
- Limitez l’alcool le soir, idéalement arrêtez au moins 3 heures avant le coucher
- Dormez sur le côté si les apnées surviennent surtout sur le dos, avec coussin de position
- Maintenez un poids stable, visez une réduction progressive en cas d’excès
- Soignez la respiration nasale, traitez allergies et congestion
- Protégez votre vigilance au volant, surtout en période de somnolence
Quand les symptômes évoquent une apnée du sommeil, le premier pas consiste à en parler à votre médecin pour une orientation vers un centre du sommeil. Un dépistage simple peut changer la trajectoire de santé à long terme et rendre aux journées leur énergie naturelle.