Couleur, forme, odeur, fréquence… vos selles parlent de votre santé digestive. Les observer ne relève pas de la curiosité, mais de la prévention. Cet article vous aide à reconnaître des selles anormales, à comprendre ce qu’elles peuvent signifier et à savoir quand agir. Des explications claires, des exemples concrets et des photos décrites pas à pas pour mieux vous repérer.
💡 À retenir
- Environ 60% des personnes ayant des selles anormales ne consultent pas de médecin.
- Chaque couleur de selles peut indiquer une condition de santé différente.
- L’échelle de Bristol est un outil utile pour évaluer la consistance des selles.
Qu’est-ce que des selles anormales ?
On parle de selles anormales quand la couleur, la consistance, la fréquence ou l’odeur s’éloignent de vos habitudes, de façon ponctuelle ou durable. Un épisode isolé après un repas très épicé ou une gastro peut rester bénin. Ce qui alerte, c’est la répétition, l’apparition de sang, des douleurs, de la fièvre ou un amaigrissement inexpliqué.
Les selles anormales peuvent être trop dures, trop liquides, très pâles, très foncées, ou d’une couleur inhabituelle. Elles peuvent aussi flotter, être très volumineuses ou très malodorantes. Beaucoup n’osent pas en parler alors que cela aide le diagnostic. Rappel utile : près de 60% des personnes concernées ne consultent pas malgré des signes persistants.
Définition des selles normales
Des selles « normales » sont généralement brun moyen à foncé, moulées, souples, évacuées sans effort en quelques minutes. Une fréquence raisonnable va de trois fois par jour à trois fois par semaine, selon les personnes. Des écarts ponctuels arrivent, surtout en cas de changement d’alimentation, de voyage, de stress ou de médicaments.
La taille, la forme et l’odeur varient, mais un transit confortable sans douleurs abdominales ni traces de sang est un bon repère. L’observation régulière permet de repérer tôt les changements.
Échelle de Bristol
L’Échelle de Bristol classe les selles de 1 à 7 selon leur consistance. Les types 3 et 4 sont considérés comme idéaux : forme de boudin, surface lisse ou légèrement fissurée. Le type 1 (petites billes dures) et 2 (boudins grumeleux) évoquent la constipation. Les types 6 (pâteuses) et 7 (liquides) signalent la diarrhée.
Se situer sur cette échelle aide à décrire précisément ses selles anormales au médecin et à suivre l’évolution avec les soins ou les changements d’habitudes.
Les différentes couleurs et leurs significations
La couleur dépend surtout de la bile et de ce que vous mangez. Une variation d’un jour après des épinards, des betteraves ou du colorant alimentaire peut être sans gravité. Une couleur persistante, associée à des douleurs, à la fièvre ou à un amaigrissement, mérite un avis médical. Voici les sens possibles des couleurs fréquentes des selles anormales.
Brun : la norme. Vert : transit rapide, alimentation riche en chlorophylle, fer. Jaune : malabsorption des graisses, problème pancréatique ou cœliaque. Pâle/argile : manque de bile, obstacle biliaire, médicament anti-diarrhéique. Rouge : sang frais, fissure, hémorroïdes, inflammation. Noir goudronneux : saignement digestif haut, fer ou bismuth possible. Blanc/poisseux : bile absente, urgence.
Implications des selles vertes
Les selles vertes résultent souvent d’un transit accéléré : la bile n’a pas le temps de brunir. Une consommation d’épinards, de spiruline, de boissons colorées ou la prise de compléments de fer peuvent aussi expliquer la teinte. Si tout rentre dans l’ordre en 24 à 48 heures, pas d’inquiétude.
À surveiller quand la couleur persiste plusieurs jours avec diarrhée, douleurs ou fièvre, ou en cas d’épisode répété sans cause alimentaire évidente. Un médecin pourra rechercher une infection, une inflammation intestinale ou un effet indésirable médicamenteux.
Selles noires et sang
Des selles noires et brillantes, d’aspect goudronneux, avec une odeur très forte évoquent un saignement digestif haut. On peut confondre avec des selles noircies par le fer ou le bismuth : test simple, la couleur due aux médicaments noircit sans odeur particulière et sans consistance poisseuse.
Des traces rouges vives sur le papier ou dans la cuvette pointent vers des hémorroïdes ou une fissure anale. Un rouge mêlé à la selle, répété, demande une évaluation. En cas de sang abondant, vertiges, faiblesse, il faut consulter en urgence.
Quand consulter un médecin ?
Un changement isolé après un repas inhabituel ou une gastropassera souvent tout seul. On parle d’alerte quand les selles anormales s’installent, s’accompagnent de symptômes généraux ou d’un saignement. Mieux vaut demander un avis si vous avez le moindre doute, surtout chez l’enfant, la personne âgée ou si vous êtes fragile sur le plan de santé.
- Changement persistant au-delà de 2 semaines, douleur abdominale, fièvre, fatigue, perte de poids.
- Diarrhée ou constipation sévère, déshydratation, impossibilité d’aller à la selle depuis plusieurs jours avec douleurs.
- Selles noires poisseuses, sang rouge répété, selles blanches ou gris argile.
- Douleurs anales intenses, gonflement, pus, fissures, symptômes nocturnes.
- Après un voyage, si diarrhée prolongée, fièvre, ou si vous prenez des immunosuppresseurs.
Exemples concrets : après une cure de fer, des selles noires sans douleur sont fréquentes. À l’inverse, une fatigue nouvelle avec selles noir goudron et vertiges doit mener aux urgences. Un adulte avec selles pâles, urine foncée et peau jaune peut avoir un obstacle biliaire et doit consulter rapidement.
Photos de selles anormales
Voir des images aide à comparer sans se tromper. Les photos peuvent surprendre, mais elles rendent les descriptions plus claires. Si vous capturez vos propres images pour les montrer au médecin, faites-le proprement et sans vous exposer.
Galerie commentée pour se repérer :
- Photo 1 : Type 1 Bristol, petites billes dures séparées, aspect sec. Évoque une constipation avec manque d’hydratation ou de fibres.
- Photo 2 : Type 7 Bristol, liquide, sans forme. Diarrhée aiguë virale, intoxication ou intolérance récente possibles.
- Photo 3 : Selle noire brillante, poisseuse. Suspect de saignement digestif haut ; vérifier médicaments au bismuth ou fer.
- Photo 4 : Selle pâle, gris argile. Manque de bile, à explorer rapidement si répété.
- Photo 5 : Selle normale brun moyen, moulée, surface lisse. Référence utile pour comparer.
Conseils pour des images utiles en consultation :
- Lumière naturelle, cadrage net, éviter les reflets d’eau.
- Inclure un repère de taille propre (papier toilette, cuillère) à distance.
- Photographier une seule fois, puis jeter et nettoyer, pour l’hygiène.
Études de cas courtes : Paul, 34 ans, « selles vertes » après un smoothie épinards-spiruline. Retour à la normale en 24 heures, pas d’exploration nécessaire. Nadia, 52 ans, selles noires poudrées sous fer sans douleur : contrôle simple. Karim, 61 ans, selles noires poisseuses avec fatigue : endoscopie, ulcère identifié et traité. Ces exemples montrent l’intérêt de comparer l’aspect et le contexte des selles anormales.
Conclusion et conseils pratiques
Agir au quotidien réduit nombre de troubles digestifs. Hydratez-vous suffisamment, visez 25–30 g de fibres par jour en combinant légumes, fruits, légumineuses et céréales complètes. Bougez chaque jour, limitez l’alcool et adaptez café et épices à votre tolérance. Introduisez les fibres progressivement pour éviter les ballonnements et pensez à mâcher longuement.
Un journal de transit aide à objectiver les selles anormales : notez la date, la couleur, le type de l’Échelle de Bristol, les aliments de la veille, les médicaments et les symptômes associés. Cela oriente les pistes : intolérance au lactose, excès de graisses, effet d’un antibiotique, stress soutenu.
